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En octobre 1585 René de Lucinge, ambassadeur savoyard à la cour d’Henri III, publie à Paris sa traduction d’un ouvrage de piété, Del dispregio del mondo, dont l’auteur est son ami et collègue Giovanni Botero. Ce dernier, futur cosmographe et penseur politique, renouvelle le genre classique du contemptus mundi; on reconnaît dans cet ouvrage inspiré par le maître spirituel de Botero, feu le cardinal Charles Borromée, le germe de ses livres plus connus, la Ragion di stato et les Relationi universali. Lucinge donne en collaboration avec Botero l’adaptation française d’un ouvrage qui traite en même temps des thèmes universels et des problèmes contemporains. Presque trente ans plus tard Lucinge, disgracié et retiré dans ses terres, compose à son tour un traité resté manuscrit, De l’humilité et du mespris du monde, méditation sur la vie du Christ qui reflète pourtant l’expérience et surtout les déceptions de son auteur. Nous donnons la première édition moderne de ces deux ouvrages, complétant ainsi l’édition critique des œuvres en français de René de Lucinge.
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Recueil de vingt-trois articles, parmi les plus importants de l'éminent connaisseur du XVIe siècle français. M. Screech, ayant fait de la verve rabelaisienne son quotidien, un certain nombre d'articles s'attachent au créateur de Gargantua. On y retrouve également l'attitude de Postel à l'égard de la femme, la Querelle de Amyes, des études sur Montaigne, Marot et l'humanisme évangélique, l'exégèse de Matthieu 2 (« The Magi and the star »). Enfin, Erasme n'est pas oublié, avec « Vérité historique et vérité révélée », la Concordia de Cornelius Jansenius et le Nouveau Testament.
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C'est là le principal ouvrage de René de Lucinge, son traité sur les Turcs, qui n'a pas été imprimé depuis 1614. Entre sa parution, en 1588, et cette dernière date, il a été traduit en italien, en latin et en anglais, mais depuis lors il était tombé dans un injuste oubli. L'immense empire turc, au XVIe siècle, représentait pour l'Europe entière une menace quotidienne. Les corsaires ravageaient la Méditerranée, et les armées du Sultan visaient Venise et ses possessions. Lucinge, qui a participé à une expédition contre les Turcs en 1573, au lendemain de Lépante, savait de qui il parlait. Il décrit leur organisation, leur force, et propose des moyens, parfois machiavéliques, pour les défaire. Vision d'un témoin, réflexion d'un homme politique des plus fins, sur une situation qui n'est pas sans analogie avec celle de notre XXe siècle.